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Une belle arrivée formée suivant les règles de l'art, d'une avant-cour surveillée par deux sphinges et d'une cour bordée de communs, précède le château, bel édifice récemment restauré aux murs blancs, masquant la traditionnelle alliance brique et pierre.Deux pavillons solennels encadrent l'avant-corps central couronné d'un fronton triangulaire. L'ensemble est recouvert de toitures d'ardoises bleu-gris, pentues et percées de lucarnes. Des bas reliefs du XVIIIème siècle figurant les arts et les saisons ornent le dessus des portes-fenêtres centrales.En partie entouré de fossé en eaux, flanqués de tourelles, le domaine se compose outre le château, de vastes communs dominés par un splendide colombier tronconique du XVIe siècle et d'un beau parc ombragé ouvert au public.

     
C'est Louis Habert, secrétaire des Finances du Roi Henri III (1566) puis Trésorier Général Ordinaire des Guerres (1588) qui fit construire à la fin de la Renaissance, en 1589, cette demeure sur l'emplacement d'une maison sise dans un lieu nommé "le Boullard". C'est sur l'ordre d'Henri III qu'elle lui fut inféodée avec 200 arpents de terre, soit un peu plus de 84 hectares. Par ces lettres, il recevait l'autorisation de "clore et fermer ladite maison et son pourpris de fossés de telle profondeur que bon lui semblera avec pont-levis, tours, tourelles... et de l'ériger en terre noble". Ainsi naquit "Le Mênil-Habert".
     

     
Le château est habitable dès 1592. Il était bien moins important qu'aujourd'hui, dont les parties hautes que nous admirons remontent au XVIIe siècle. Henri-Louis Habert de Montmor (1603-1679) petit-fils de Louis, académicien, protecteur des savants, y accueillera plus tard des personnalités de prestiges, tels que Gassendi, La Quintinie, Henry Le Bret, Louis de Buade de Frontenac, Cyrano de Bergerac, et des fidèles de Port-Royal, dont Mme de Sévigné, Philippe de Champaigne ou le docteur Jean Hamon.
     
Jean-Louis Habert de Montmor (1648-1720) intendant général des Galères de France (1688 à 1716), marié avec Gabrielle de la Reynie, la fille du célèbre Intendant de Police, Nicolas-Gabriel de la Reynie, sera le dernier descendant de cette illustre famille. En 1724, Jean-Louis de Rieu du Fargis, neveu et curateur de Jean-Louis Habert de Montmor devint l'héritier de la seigneurie et du château du Mesnil qui perdra son titre de comté en 1728.
     
Au XVIIIe siècle (1737) le château fut acheté par Charles de Selle (1707-1786), Conseiller d'Etat, moyennant la somme de 140.000 livres. Il restera dans la famille de Selle jusqu'en 1805 après avoir successivement appartenu de 1769 à 1782 puis de 1790 au 3 nivôse An VI à Charles-François de Selle (1749-1814), conseiller au Parlement de Paris, à son cousin Henri-Louis Lamouroux (en usufruit) de 1782 à 1790, et à Anne-Gabrielle-Catherine de Selle de Verduc de Soisy (demi-soeur de Charles-François) du 3 nivôse An VI au 13 germinal An XIII (3 avril 1805).

     

Anne-Gabrielle-Catherine de Selle de Verduc de Soisy

Charles-François de Selle

Yves Verduc de Soisy
chevalier, baron d'Oulhes

     
Se succèdent alors plusieurs propriétaires : il sera acquit par Etienne Dominique Pierre Cureau de Roullée, originaire du Mans (il sera maire du Mesnil), qui y fit construire de belles bergeries, étant possesseur d'un beau troupeau tant de mérinos que de métis.Il en restera propriétaire jusqu'en 1836, année où Claude-Pierre Gauthier (1789-1865) bâtonnier et doyen de l'Ordre des Avocats de Versailles, fondateur du collège des Avocats de la même ville, en fit l'acquisition. Son fils Eugène sera maire de la commune de 1860 à 1866.

C'est durant cette période que vint au château en 1842,
Sophie Gay (1776-1852) femme de lettres, amie de Balzac.
     

   

Claude-Pierre Gauthier

     
A son décès en 1865, les héritiers vendront le domaine et le château à la famille Husson-Carcenac, laquelle le restaure (sous la direction du grand architecte Hippolyte Destailleur (1822-1893) restaurateur des châteaux de Vaux-le-Vicomte et de Courances), l'embellit d'une chapelle (1884) et lui redonne vie. Nous leur devons également la construction (1894) du Monastère du Sacré-Coeur au Mousseau, qu'ils élevèrent pour leur fille Marie, religieuse de l'Ordre des Norbertines.Signalons que le père de Mme Pauline Husson, Henri Carcenac, était maire du IIe arrondissement de Paris, sous le gouvernement de M. Thiers.
     

La famille Husson devant le perron du château

 
     
Durant la guerre de 1870, le château fut occupé par les troupes prussiennes commandées par le Grand-Duc Friedrich Franz II von Mecklenburg-Schwerin puis par le Prince Frédéric-Guillaume de Hohenlohe.

Mentionnons l'arrivée au château en octobre 1870, d'une foule de prisonniers suite à l'incendie de la commune d'Ablis.

Une autre guerre celle de 1914, portera un coup presque fatal au château : domaine morcelé, murs d'enceinte abattus, lotissements créés.

   

Friedrich Franz II von Mecklenburg-Schwerin
(1823-1883)

     
Mais le château se relèvera doucement de ses plaies et continuera d'accueillir d'illustres occupants.

En effet en 1929, il deviendra la propriété de Fredrik Herman Gade, ministre Norvégien, qui y accueillera en 1940 le Roi des Albanais Zog 1er et sa femme la reine Géraldine, tous deux alors en exil.

Puis à sa mort, le château sera acheté (1947) par Milton Reynolds, habitant Chicago, qui entreprendra dans les communs, la fabrication des premiers stylos à bille commercialisés en France !

Enfin en 1952, la commune du Mesnil-Saint-Denis, présidée alors par Me
Raymond Berrurier, racheta le château afin d'y installer la mairie, les écoles et divers services communaux.
     
     

Fredrik Herman Gade

Usine de stylos Reynolds

A droite, costume clair Milton Reynolds

     
   
© Olivier FAUVEAU - 2001
     
     

Intérieurs - Parc et Jardins

 
     
     
 

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