English version

            Les gravures de François de la Pointe datant de la fin du XVIIe siècle, nous donnent une image précise des jardins dits "à la Française" qui embellissaient le domaine à cette époque.
                 
           

                 
            Des allées sablées entourent quatre parterres à broderies qui ne sont pas sans nous rappeler celles des vêtements des femmes au début du XVIIe siècle. Dans ces parterres merveilleusement dessinés, vivent dans leurs arabesques de buis : oeillets, jasmins, tulipes, hyacinthes, lys, myrtes et roses. De part et d'autre, des pièces de terres engazonnées forment des tapis de verdure. Un vertugadin (amphithéâtre de gazon) termine la perspective. Au milieu, un rond d'eau au centre duquel, un putto ou angelot chevauche un poisson qui crache l'eau par la bouche.
                 
           

                 
            Des statues, des vases et des bancs parachèvent la grâce parfaite de l'ensemble. Au sud, des pépinières d'arbres font face aux bois de haute futaie. Par usage dans les jardins à la Française, le jardin d'agrément est séparé du jardin utilitaire. Ce dernier se situait à l'emplacement actuel de l'avenue du Maréchal Joffre. Le potager fournissait ainsi légumes et fruits au château. Le célèbre agronome du château de Versailles, Jean de la Quintinie (1626-1688) en visite au Mesnil, lors d'un mariage d'un de ses jardiniers dans notre église, n'a sans doute pas ménagé ses conseils de bon goût pour le tracé et les perspectives du parc. Des arbres fruitiers enjolivaient tous les murs d'enceinte.
                 
           

                 
                 
           

           

Plan du jardin à la française dressé en 1929 pour la restauration du jardin.

                 
            Extrait d'un article paru au sujet de la restauration du jardin à la française, et publié dans la revue "La Vie à la Campagne" en mai 1929.

"Un axe principal part d'un point primordial et conduit vers vers un point décoratif nettement en vue. Puis l'axe secondaire, perpendiculaire au principal, conduit à deux endroits intéressants entièrement en dehors du point de vue central. L'intersection des deux axes est marquée par un bassin circulaire. Les abords immédiats du château étaient soignés, très décorés, aux détails d'une recherche méticuleuse. C'est le cas ici pour les minutieuses et précises broderies de buis, opposées à l'aspect calme du grand tapis de gazon du fond. Les détails ont été puisés aux sources classiques, comme cette longue haie, percée par endroits de niches dont les blanches statues de marbre viennent rehausser la richesse du jardin.
Devant le château, partant d'une petite terrasse, un pont fut aménagé sur les douves pour permettre l'accès à de l'habitation au jardin. Un vaste terre-plein facilite l'évolution des voitures. Au delà, ce sont les parterres. La première partie, très décorée en broderie de buis, est divisée en deux compartiments par une large allée médiane aboutissant au bassin central. Chaque compartiment présente une série de volutes, de rinceaux, d'enroulements, où, par places, quelques fleurs viennent ajouter leur note plus claire au vert un peu sombre du buis. La deuxième partie du parterre est composée d'un grand tapis vert, séparé d'une plate-bande gazonnée par un contre-sentier ; de part et d'autre de ce tapis, quelques beaux spécimens d'arbustes taillés soulignent le caractère net et géométrique du style. Une salle demi-circulaire le termine, et ses ouvertures sur l'intérieur sont étroites, le paysage ne présentant pas un intérêt marqué.
De chaque côté du bassin central, des allées perpendiculaires au grand axe, desservent deux salles de verdure : celle de droite est carrée ; le bassin central épouse la forme, mais, pour atténuer la rigidité un peu austère de ces lignes, les angles ont été coupés et ornés d'un arbuste taillé ; celle de gauche est octogonale ainsi que le bassin. L'une et l'autre sont entourées de haies où des emplacements de décorations ont été aménagés. De grands et beaux arbres ombragent le tout et donnent à ce jardin classique une ambiance romantique qui sied fort bien à notre goût d'aujourd'hui
".
                 
           

                 
           

L'article ainsi que le plan et les deux photographies ci-dessus, nous ont été très aimablement communiqués
par Dominique de Caprona et Bernd Fritzch (Council Bluffs - USA)

                 
                 
           

Les Vases

   
            Les vases à l'entrée du grand-vestibule, sont des copies des vases du Grand-Perron, devant la façade du corps central du château de Versailles. Commandés en 1684, ils doivent leurs noms aux salons de la Guerre et de la Paix construits aux extrémités de la Grande Galerie dont les plafonds peints par Charles Le Brun ont inspiré la décoration des vases.
                 
            Le vase de la Guerre Sculpté par Antoine Coysevox - 1684
            Le pied du vase est décoré de feuilles d'acanthe et ses deux anses sont formées d'une tête de faune grimaçant. Ses faces sont ornées d'un bas-relief qui magnifie deux événements propres à accréditer la prééminence de la France sur l'empire autrichien et sur l'Espagne. La première face relate la victoire de Louis XIV en 1664 à la bataille de Saint-Gothard, alors qu'il n'a envoyé qu'un faible contingent militaire pour soutenir l'Autriche contre les Turcs. La France y est représentée sous les traits d'une figure féminine coiffée du coq gaulois avec l'aigle autrichien sur son bouclier et est accompagnée d'Hercule qui symbolise la Vertu héroïque. La seconde face rappelle la querelle des préséances de 1662, où le roi d'Espagne avait dû accepter que ses ambassadeurs cèdent le pas à ceux de Louis XIV. Encadrée par la Vertu héroïque et par la Justice, la France est ici représentée sous les traits de la déesse guerrière Athéna qui reçoit la soumission de l'Espagne et du Lion castillan.
                 
            Le vase de la Paix Sculpté par Jean-Baptiste Tuby - 1684
            Ce vase illustre les traités d'Aix-la-Chapelle en 1668 et de Nimègue en 1679 qui mettent fin aux deux premières guerres du royaume. Représenté en empereur romain, Louis XIV est assis sous un dais avec Hercule à ses côtés, alors que la Victoire suspend des trophées à un palmier. Le roi reçoit l'hommage de la Paix incarnée par une procession de femmes qui en portent les attributs : cornes d'abondance, rameau d'olivier, pique et caducée.
                 
           

               

            © Olivier FAUVEAU - 2001    
                 
                 
           

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