Décor intérieur de l'église
     
e 6 septembre 1790, sur demande du District de Versailles, le Commissaire Adant accompagné de l'officier municipal Philippe Forget, procéda en l'inventaire descriptif et estimatif des biens de toutes natures détenues par la Fabrique de l'église paroissiale du Mesnil-Saint-Denis, en présence de Claude Hanriau, curé et de Michel Berger maire de la commune.

Grâce à cet inventaire nous savons avec extrêmement de détails le contenu de notre église à cette époque.

     
armi ces objets, figure une statue en pierre polychrome du milieu du XIVe siècle, mesurant 1m37 et représentant "La Vierge à l'Oiseau", aussi belle que celle conservée dans l'église voisine de Lévis-saint-Nom.

Marie, grande et élancée se tient debout portant son fils sur le bras gauche. De la main droite refaite en bois, elle devait porter un fleuron. La verticalité du corps est rompue par un fort déhanchement. Elle est vêtue d'une robe collante très longue s'étalant harmonieusement sur le sol, relevée seulement par l'extrémité pointue des chaussures. Elle porte un voile très long dont un pan couvre sa tête et est retenu par une couronne fleuronnée. Ce voile enserre assez étroitement la chevelure ondée, puis vient recouvrir le bras droit, la poitrine et les hanches. Après avoir servi de vêtement et de coussin à l'Enfant, il retombe enfin en plis élégants contre le flanc gauche de sa Mère. La tête de Marie, au sourire de l'ange de Reims, est un peu inclinée vers Jésus dont elle parait chercher le regard. Sur la couronne, bien conservées, restent des traces de polychromies et de verroteries. L'enfant a le torse nu jusqu'à la ceinture. Dans ses doigts il tient un oiseau avec lequel il semble jouer.

Le style de la Vierge n'est pas sans rappeler la petite Vierge de Mainneville, surtout dans le mouvement de l'Enfant et bien évidemment la Vierge à l'Enfant de Notre-Dame de la Roche actuellement à l'église paroissiale de Lévis-saint-Nom.

La "Vierge à l'Enfant" du Mesnil-Saint-Denis, participa sous le numéro 169 du catalogue à l'Exposition "La Vierge dans l'Art Français" au Petit-Palais à Paris en 1950, et fut classée Monument Historique par arrêté du 4 décembre 1914.

     
es boiseries du choeur datent de 1747 et sont elles aussi classées par les Monuments Historiques depuis le 2 juillet 1912.

Elles se composent de sept panneaux en chêne sculpté et ciré dont deux étaient des portes. Elles étaient autrefois peintes en blanc avec des filets d'or.

Aux angles de chaques panneaux on remarquera des feuilles et des rinceaux sculptés dans le style rocaille.
     

     
Elle furent réalisées par Dumas menuisier et Michel-Ange Slodtz [1705-1764], sculpteur, décorateur et dessinateur du roi, et mises en place lors de la restauration faite en 1747.

Des trois frères Slodtz, René-Michel surnommé Michel-Ange fut le plus doué de la famille. Nous lui devons de nombreux monuments funéraires et des oeuvres religieuses influencées par le baroque.

Ces lambris sont les seuls éléments restant de l'ensemble du retable réalisé et sculpté par ces artistes, et inauguré le 8 décembre 1747. En effet, le maître-autel avec son tabernacle, autrefois entouré de pilastres et surmonté d'un fronton cintré orné d'une gloire rayonnante, ont été déposés peu de temps après 1974.
     
  gauche du maître-autel, datant du XIXe siècle, une huile sur toile représente "La Condamnation de Saint-Denis" (XVIIIe).


Ce tableau restauré en 2015 fut exécuté par
Gabriel François Doyen [1726-1806]
, prix de Rome en 1748, un des plus illustres élèves du célèbre Carle Van Loo (1705-1765), et fut donné à l'église en 1747 par Charles de Selle, seigneur de l'époque.
Durant longtemps ce tableau fut attribué par erreur à Jean-Simon Berthélemy.

Ce tableau (H.240 x l.136) est en fait une copie avec variante du tableau "
La Condamnation de Saint-Denis" que Carle Van Loo peignit en 1741 pour la Chartreuse de Champmol et qui est aujourd'hui conservé au Musée des Beaux-Arts de Dijon.

 

La condamnation de Saint-Denis par Gabriel François Doyen  (1726-1806)

     

'église renferme une autre huile sur toile, placée au-dessus des fonts baptismaux.


Il s'agit de "
Saint-Jacques le Majeur", tableau d'école française de la deuxième moitié du XVIIe siècle.


Elle proviendrait de l'ancienne église de La Verrière incendiée en 1804.

 

Saint-Jacques le Majeur
Ecole française - XVIIe

     

n notera également que d'après la monographie communale écrite en 1899 par l'instituteur M. Ernest Martin, l'église renfermait deux autres tableaux.

L'un représentant "
Moïse sauvé des eaux" et l'autre "Le Christ en croix" copie du tableau de Pierre-Paul Prud'hon [1758-1823] peint par M.Auger.

ette dernière toile fut offerte à l'église en février 1866 par l'Empereur Napoléon III.

 

 
 

Le Christ en croix - 1822
Pierre-Paul Prud'hon
Musée du Louvre

 
     
armi les statues présentant un intérêt artistique, signalons en sus de la Vierge à l'Oiseau, un Saint-Denis en bois qui se trouvait autrefois au-dessus du maître-autel et une Sainte-Barbe en pierre, datant de la fin du XVe siècle ou début du XVIe siècle, d'une hauteur de 1m 10, sur laquelle on distingue quelques traces de polychromie sur la palme et la tour.

Quant à l'ancienne statue votive de Saint-Roch datant de 1537, elle n'existe plus.

Parmi les pièces d'orfèvrerie religieuse, on notera la présence d'un beau ciboire en argent doré, portant un poinçon de maître "F.H.M".
Il est l'oeuvre de l'orfèvre parisien
François Hubert Martin, actif de 1830 à 1862.

On notera qu'en 1834, la Fabrique du Mesnil conservait des pièces d'orfèvrerie estampillées
Martin-Guillaume Biennais. L'orfèvre préféré de l'Empereur Napoléon 1er, résidant au château de La Verrière, avait fait don en effet à la paroisse d'un calice en argent-vermeil, des chandeliers de l'autel de la crédence et du banc-d'oeuvre, avec les croix y correspondant en cuivre argenté.

L'église possède aussi de curieux fonts baptismaux du XIIIe siècle à la cuve ogivale ornée d'enroulements élégants.

   
La chaire exécutée par André Pasquier, maître-charpentier à Montfort-l'Amaury (XVIIe) n'a pas été reposé après les travaux de réfection de 1980.

Quant aux stalles, deux groupes de trois stalles en bois sculptés, elles portent la signature de
F.P. Bergé et datent de 1773.

François Scheffer, dit Bergé ou Berger, était maitre ébéniste en 1782. Après avoir travaillé en qualité d'ouvrier au Faubourg Saint-Antoine à Paris, il s'installera rue de Richelieu. Là, il fabriquera des meubles divers, commodes, lits, bibliothèques et sera le fournisseur du Comte d'Artois pour lequel il livra des meubles au château de Versailles.

Les miséricordes ne sont pas sculptées.

     

     
     
     
© Olivier FAUVEAU - 2001    
     
   

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