Intérieur
de l'Abbaye Notre-Dame de la Roche |
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clé de voûte de la chapelle |
cul de lampe : la colère |
clé de voûte du choeur |
La Chapelle | ||
Cette église abbatiale, résume l'art sobre, noble et pure du XIIIe siècle. Elle dessine une croix latine, dont le chevet carré est orienté vers l'Est, vers Jérusalem. La longueur de la nef est de 26 m x 7, celle du transept est de 20 m x 6, et la hauteur des voûtes est de 10 m. A l'intérieur se répand une excellente lumière grâce à la triple fenêtre du chevet, aux 15 fenêtres de 5 m 60 sur 1 m et à l'admirable rosace du portail. | ||
Le Sanctuaire | ||
On y retrouve les statues tombales de 3 maréchaux de la Foi, les seigneurs de Lévis. Celle de droite représente Gui II (+ 1260), celle de gauche Gui 1er (+ 1233), le fondateur de l'abbaye, et Gui III (+ 1299). A ses pieds, la dalle du jeune clerc Roger de Lévis (1313). Elle a été brisée à la Révolution par la chute de la statue de Gui III qu'un démolisseur voulait abattre. Il faillit être écrasé et fut si impressionné de l'incident qu'il en mourut, dit-on, quelques jours plus tard. Au centre, la dalle recouvrant les restes de Michel Humbert Chanut, mort en avril 1742 après avoir été abbé de la Roche pendant 47 ans, et avoir essayer vainement de redonner une certaine prospérité à l'abbaye. Un carrelage émaillé polychrome couvrait jadis le sol du choeur. Les carreaux du XIIIe siècle portaient pour les uns une fleur de lys, les autres les tours de Castille. | ![]() |
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Gui 1er (+ 1233) |
Gui II (+ 1260) |
Gui III (+ 1299) |
L'autel | ||
Avec sa table en pierre qu'orne une guirlande gracieuse, il est de l'époque de l'abbaye. Il était en 1789, surmonté de l'authentique statue miraculeuse de Notre-Dame de la Roche, aux visages et aux mains de marbre (XIVe), qui, rachetée après la Révolution par le conseil municipal de Lévis-Saint-Nom, fut transportée avec son retable en bois sculpté, à l'église paroissiale en 1809 où elle domine le maître autel. Tout comme la "Vierge à l'Oiseau" de l'église du Mesnil, elle a participé en 1950 au Petit-Palais à Paris à l'Exposition "La Vierge dans l'art français". | ||
Les stalles | ||
Datant du XIIIe siècle, elles
sont au nombre de 28 et sont parmi les plus anciennes de
France. Les sculptures des miséricordes sont très
simples mais les extrémités de chaque rang sont ornées
d'un très beau décor architectural avec colonnettes et
arcs trilobés. Leur moulage a été réalisé par le
Musée des Beaux-Arts de Paris. La balustrade qui ferme
le Choeur date du XVIe siècle. Elles comportaient
autrefois des dossiers disparus sans doute au XVIe
siècle, lorsque l'abbé Pierre de Bruges, fit élever la
grille de bois de style Renaissance. Les autres éléments sculptés sont les culs-de-lampe dont la tradition y voit le symbole des Vices et des Vertus : Orgueil, Colère, l'Envie, la Luxure et la Gourmandise. Du côté de la nef les vertus cardinales : la Justice, la Force, la Tempérance et la Prudence aux trois visages. |
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Peinture murale : Apôtre |
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Le transept | ||
Il forme à gauche une chapelle mortuaire et le caveau de la famille Lévis Mirepoix. Plusieurs pierres tumulaires marquent des sépultures : Marguerite de Lévis, femme de Jean de Nanteuil (+ 1274), Isabelle, femme de Simon Foinet (+ 1294) de Neauphle-le-Château, Guy de Gastine, chanoine de Paris et son frère Jouffroy de Gastine, clerc (+ 1274), et Thimoléon Noncher, chapelain (+ 1788). Les 12 médaillons peints sur les murs et malheureusement presque effacés, représentaient les douze Apôtres. Le transept méridional se trouve prolongé par les lieux réguliers avec, à l'extrémité, le logis de l'abbé reconstruit au XVII par l'Abbé Pierre Habert, évêque de Cahors, mort en 1636. Il est d'ailleurs représenté sous les traits de Saint-Blaise accompagné de Saint-Denis, sur l'huile sur toile du XVIIe siècle qui embellit le mur du transept. | ||
Salle capitulaire | ||
Des bâtiments abbatiaux, la salle capitulaire est le plus précieux vestige. Elle s'ouvrait sur la galerie orientale du cloître, aujourd'hui disparu, et faisait suite à l'ancienne sacristie. Elle comprend 6 travées, séparées par 2 colonnes octogonales, surmontées de chapiteaux au décor de feuillages. Les 6 compartiments de la voûte reposent sur croisées d'ogives et s'appuient sur ces colonnes et sur des culs de lampe appliqués aux murs. La cheminée monumentale n'aurait pas grand intérêt si ses jambages n'avaient pas été construits ou réparés au XVIIe siècle avec deux groupes de colonnettes jumelées provenant des galeries du cloître. Elle a été remise en 1958 dans son état primitif. Au-dessus de la salle du Chapitre se trouvait le dortoir. | ||
© Olivier FAUVEAU - 2001 | ||