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La Ferme de Beaurain
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n 768, Pépin le Bref
fit don à l'abbaye de Saint-Denis d'une partie de la
forêt d'Yveline (Aequilica foresta). Le domaine offert
englobait les territoires de la commune actuelle, de
Lévis et de La Verrière. Il fut agrandi en 862 par une
donation de Charles le Chauve comprenant Dampierre,
Maincourt, les Layes, Saint-Forget, Senlisse et Cernay. |
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ais contrairement à ce
que l'on pourrait imaginer, il n'y a pas eu d'abbaye
proprement dite sur notre paroisse, tout au plus les
moines de Saint-Denis y placèrent-ils quelques frères
convers qui, peu à peu, aidés de laboureurs,
défrichèrent et cultivèrent ce coin de terre fertile.
Leur habitation autour de laquelle se groupèrent
"leurs aides" fut sans doute le berceau de
notre Mesnil. |
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a communauté ainsi
formée dut se développer assez rapidement, car en 1144,
l'abbé Suger, abbé de Saint-Denis, conseiller de Louis
VI et plus tard ministre de Louis VII, vint à plusieurs
reprises visiter ses "administrés" et fit les
dépenses nécessaires pour les défendre contre les
agressions commises par les seigneurs du voisinage :
Chevreuse, Neauphle et Villetain. Voici un extrait de ses
mémoires : |
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Abbé
Suger
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" n l'an 1144
Les possessions de Saint-Denis comprenant le
Mesnil-Saint-Denis et d'autres villages, sis dans la
vallée du château de Chevreuse, étaient depuis
longtemps assujetties à 3 tailles, à savoir au seigneur
du château de Chevreuse, au seigneur du château de
Neauphle et à Simon de Villetain et leur rapacité avait
réduit presque à néant ces biens. Non sans grandes
dépenses, nous avons libéré les villages de ces
agressions, ne laissant aux seigneurs que les droits
d'avouerie. De plus nous avons recouvré le droit de
chasse dans la forêt d'Yveline sur les terres de
Saint-Denis, droits qu'ils avaient usurpé depuis
longtemps et pour que les postérités s'en souviennent,
nous y sommes allés pour une semaine entière, en
compagnie de nos amis éprouvés et de nos hommes, à
savoir Amaury de Montfort, Comte d'Evreux, Simon de
Neauphle, Evrard de Villepreux et beaucoup d'autres.
Habitant sous la tente tous les jours de la semaine, nous
avons fait porter à Saint-Denis, grands nombres de
cerfs, non par vaine satisfaction, mais pour établir les
droits de l'abbaye. Et pour que le fait ne s'oublie pas
nous avons fait distribuer aux frères infirmes et aux
hôtes dans l'hôtellerie et en outre aux chevaliers de
la vallée. En plus de son ancien fief, à savoir
l'avouerie de notre terre et la moitié de la forêt,
nous avons donné cent sous de rente annuelle au seigneur
de Chevreuse, comme à notre vassal, pour qu'il renonce
à la taille et aux extractions. Ces cent sous, nous
pouvons les collecter sur notre terre à volonté sans
contestations".Suger
Extraits des Mémoires sur l'administration
de l'Abbaye de Saint-Denis
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Amaury de
Montfort,
comte d'Evreux
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l est probable que pour
ce faire, une maison fortifiée (mentionnée dès l'an
1218 dans les cartulaires de l'évêché de Paris et de
l'abbaye de Saint-Denis) portant le nom de Forteresse
de Beaurain (en latin Firmitas Bellirami)
fut construit et devint le siège de la seigneurie avec
le titre de châtellenie. 'était là que les vassaux et les
censiers du monastère venaient s'acquitter de leurs
devoirs et payer leurs redevances.
a châtellenie s'étendait alors sur les
bois démembrés de l'Yveline (qui reçurent le nom de
bois de Saint-Denis), sur les vastes plaines cultivées
et sur la vallée de l'Yvette, depuis le village de
Trappes jusqu'à la paroisse de Cernay, et comprenait
dans sa juridiction les paroisses de Senlisse et de
Dampierre.
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râce aux censiers que
laissèrent les abbés de Saint-Denis, nous pouvons
connaître les recettes et les dépenses de la
châtellenie de Beaurain au XIIIe siècle. Pour l'année
1229 les recettes de grains représentaient 1 muid de
blé, 4 muids 6 setiers 1 mine d'avoine, tandis que les
dépenses s'élevaient à 10 setiers de blé et 3 muids
d'avoine.
Entre 1229 et 1230 la vente de bestiaux à Beaurain
équivalait à celle de Maisoncelles (Seine et Marne),
soit 516 "bestes à laine", 40 porcs, 7 boeufs,
30 vaches et taureaux.
Dans les années 1372 à 1377, les recettes en argent
étaient de l'ordre de 50 écus, et atteignirent 90 écus
dans les années 1399 à 1404.
n 1555, les moines de Saint-Denis
vendirent la châtellenie et les bois de Beaurain au
Cardinal de Lorraine. |

Atelier de François
CLOUET
Charles cardinal de Guise puis de Lorraine
(1525-1574)
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l n'existe plus rien
aujourd'hui de la forteresse de Beaurain. Elle fut
complètement démolie, probablement au XVIIe siècle,
pour faire place à une grande ferme située à 700
mètres du village, qui ne la rappelle en rien, à
l'exception d'un vieux mur avec ses contreforts et d'un
reste de fossé, servant d'abreuvoir. |
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n 1872, Charles Clérice était fermier
à Beaurain. Il sera suivi par Félix Clérice en 1896,
Emile Raban en 1901, Thérèse Roussel en 1906, Marie
Guillemin en 1911, Léon Brunet en 1932. |
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ropriété de la
commune du Mesnil-Saint-Denis depuis le 30 octobre 2003,
la ferme de Beaurain est une pièce essentielle du
patrimoine historique mesnilois. Par son acquisition, la
municipalité souhaite faire de ce site le pôle culturel
du Mesnil-Saint-Denis et de ses environs. |
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© Olivier FAUVEAU -
2004 |
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