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Une dynastie de maîtres d'armes
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armi les
familles qui furent propriétaires du domaine des
Ambésis, il en est une tout particulièrement avec
laquelle il valait mieux être ami plutôt qu'ennemi,
surtout en ce XVIIème siècle où les duels en France
étaient si fréquents. |
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'est en effet,
sur ces terres, à l'écart du petit village du
Mesnil-Saint-Denis, qu'une dynastie de maîtres d'armes
du roi, choisit d'élire domicile dès les premières
années de ce siècle. |
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t il ne
s'agissait pas de n'importe quels bretteurs !! puisque
durant quatre générations, les personnages qui
vécurent dans ce petit château des Ambésis, non
seulement étaient experts dans l'art de croiser le fer,
mais ils enseignèrent également l'escrime aux rois, aux
dauphins ou aux pages des écuries royales de 1670 à
1793. |
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'histoire
commence avec une dénommée Marie-Jeanne Wernesson,
fille d'André Wernesson, seigneur de Liancour, et de
Jeanne Ouestrin.
André Wernesson possédait à la fin du XVIIème siècle
une salle d'armes située à Paris dans la rue des
Boucheries-Saint-Germain.
Non seulement célèbre pour être l'auteur d'un traité
sur l'escrime, publié en 1686 sous le titre Le
Maistre d'armes, ou l'Exercice de l'épée seule, dans sa
perfection. Dédié à Mgr le duc de Bourgogne,
il enseignait dans l'Académie de François du Gard de
Longpré [1631-1702] et de Jean Bernardy, rue de
l'Egout, quartier de Saint-Germain des Prés, ainsi qu'à
l'école des pages de la petite écurie du roi. |
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'est sous sa
plume, que l'escrime française se définit
véritablement comme un art de la parade : "pied
droit en avant, main gauche en arrière à hauteur de la
tête". En théoricien d'un véritable classicisme,
André Wernesson de Liancour fixe dès lors les traits
les plus distinctifs de l'escrimeur français. |
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André Wernesson de Liancour
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e lui, nous
conservons outre ses écrits, un fort beau portrait
gravé au burin en 1686 par Jean Langlois [1649-c.1712] d'après une peinture de M.
Monet, le représentant de trois quarts revêtu de son
armure et paré d'un élégant jabot de dentelles.
En guise de blason : deux épées croisées surmontées
d'un heaume à dextre empanaché. |
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ndré Wernesson de Liancour
avait une soeur prénommée Marie-Barbe, dont nous aurons
l'occasion de reparler plus tard. |
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ais revenons à
Marie-Jeanne. Elle épousera Denis Beneton de l'Isle,
maître d'armes. Ce dernier, reçu maître peu de temps
après 1644, était en 1652 le maître d'armes des pages
de Mademoiselle de Montpensier, fille du duc d'Orléans
et à ce titre, percevait alors 200 livres de gages par
an. En 1670, il est nommé pour la seconde fois garde des
ordres de la communauté. |
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a carrière à
cette époque semblait déjà bien établie et ses biens
suffisamment conséquents pour qu'il décide d'une part
d'acquérir la charge de lieutenant louvetier du roi,
alors l'un des principaux offices de vénerie rapportant
environ 1000 livres de gages, et d'autre part de devenir
l'heureux propriétaire d'une terre de plus de 10.000
livres sur la commune de Draveil.
Il consolide encore sa carrière en devenant le 22
janvier 1685, maître des pages de la petite écurie du
roi en remplacement de Pierre des Fontaines,
démissionnaire. |
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'est parce
qu'il résida un temps sur l'île Saint-Louis que Denis
Beneton décida selon une pratique très en vogue à
cette époque, d'anoblir son patronyme en se faisant
appeler Denis Beneton de l'Isle. |
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e phénomène
sera d'ailleurs souligné par Molière dans son Ecole
des Femmes.
En grand observateur de la société dans laquelle il
vivait, et qu'il n'hésitait pas à critiquer tout en la
faisant rire, Molière, par la voix de Chrysalde
s'adressant à Arnolphe nous dit :
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" uel
abus de quitter le vrai nom de ses pères
Pour en vouloir prendre un bâti sur des chimères !
De la plupart des gens c'est la démangeaison ;
Et, sans vous embrasser dans la comparaison,
Je sais un paysan qu'on appelait Gros-Pierre,
Qui, n'ayant pour tout bien qu'un seul quartier de terre,
Y fit tout alentour faire un fossé bourbeux,
Et de monsieur de l'Isle en prit le nom pompeux".
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ais au fait à
quant remonte l'acquisition du château et les terres du
domaine des Ambésis par Denis Beneton ? Hélas, les
archives nous manquent pour répondre à cette question.
Nous savons seulement grâce à un acte du 20 juin 1707
passé devant Me Dutartre, notaire à Paris, que c'est sa
veuve Marie-Jeanne Wernesson, qui fit donation du domaine
à sa nièce Marie-Jeanne Rousseau, épouse de Nicolas
Tixerand, ancien fermier général des domaines du duc
d'Orléans, plus tard directeur de la manufacture des
glaces puis contrôleur général des actes. |
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vec
Marie-Jeanne Rousseau, nous entrons au coeur de cette
dynastie des maîtres d'armes de la Maison du Roi. |
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Signature de Marie-Jeanne Rousseau
épouse de Nicolas Tixerand
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arie-Jeanne
Rousseau, naquit en 1671 suite au mariage célébré à
Paris le 16 février 1669 entre Marie-Barbe Wernesson [décédée à Paris en
1687] et
Jean Rousseau. |
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elui-ci, fit
partie avec son frère Pascal, de cette lignée de
maîtres d'armes royaux qui occupèrent une place tout à
fait particulière dans l'histoire des maîtres de
l'escrime et de son Académie. |
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ès Charles IX,
en 1567, les maîtres d'armes avaient formé à Paris,
une corporation sous le titre d'Académie
d'armes ou Maîstres en fait d'armes de l'Académie du
roi. Cette Académie trouva son
apogée sous Louis XIV, lorsque le monarque alors âgé
de 18 ans, accorda à cette corporation par lettres
patentes données à Paris en mai 1656, un titre de
noblesse héréditaire aux maîtres ayant au moins vingt
ans d'exercices. Par la même, il leur permit de porter
et d'arborer les armoiries suivantes : "sur
champ d'azur, deux épées mises en sautoir, les pointes
hautes, les pommeaux, poignées et croisées d'or,
accompagnées de quatre fleurs de lys avec timbre
au-dessus de l'écusson et trophée d'armes autour". |
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Armoiries
de l'Académie d'armes de France
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uite au décès
de Vincent Francquin de Saint-Ange, survenu le 26 mars
1670, la charge de maître d'armes de la personne du roi
Louis XIV et des enfants royaux, échu alors à Pascal
Rousseau, l'oncle de Marie-Jeanne. |
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Né de
l'union entre Louis Rousseau [1592-1672] et Marie Gratian [1595-1673], Pascal Rousseau enseignera rue
de Seine à Paris, dans le quartier de l'Université.
Nommé chevalier des ordres du roi (chevalier de
Saint-Michel et du Saint-Esprit), il mourut à son
domicile parisien le 9 août 1688. |
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on frère, Jean
I, naquit à Bourges en 1640. Il est l'aîné d'une
famille de huit enfants dont trois soeurs, l'une d'elles sera prénommée Marie, et
cinq
frères parmi lesquels Antoine, Nicolas et Pascal dont nous venons de
parler. |
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Signature de Jean I Rousseau
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Jean I
Rousseau sera le premier de la famille à cumuler
jusqu'à son décès toutes les charges de maîtres
d'armes de la Maison du roi. Nommé le 27 avril 1670 à
la grande écurie, il prit en charge la petite écurie en
1695 et la Chambre du roi en 1705. |
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a Maison du roi
employait pas moins de quatre maîtres d'armes au service
personnel du roi et des enfants royaux, ainsi qu'aux
trois écoles de pages (Chambre du roi, petite et grande
écurie), sans compter les pages de la reine et des
princes de sang. Une éducation comprenant l'équitation,
l'escrime, la danse, les mathématiques et le dessin,
était proposée. |
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fin de nous
familiariser avec ce qu'était la Maison
du roi ou Maison
civile du roi, voici quelques
précisions sur son organisation qui fit l'objet d'un
réglement promulgué en août 1575 par Henri III. Elle
était divisée en départements, (elle en comptera
vingt-deux sous Louis XIV), ceux-ci dirigés par les grands
officiers de la Maison du Roi, membres de la haute
noblesse ou du haut clergé. |
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armi les
départements les plus importants, nous avions la Chambre
du roi. Elle était dirigée par le
grand chambellan et avait la charge des appartements du
roi et de l'escorte de la personne du monarque. C'était,
avec le département de la Bouche du
roi, l'un des services les plus
imposants en termes de personnel.
Elle comptait dans ses rangs les quatre premiers
gentilhommes de la Chambre, les gentilshommes de la
Chambre, les valets de chambre, les pages, les huissiers
et les enfants d'honneur.
La proximité des officiers de la Chambre avec le roi
rendait les charges particulièrement très estimées. |
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a Grande
Ecurie était placée sous
l'autorité du Grand Ecuyer dit "Monsieur le
Grand", qui s'occupait des haras du roi et du
service des cérémonies (hérauts et roi d'armes,
poursuivants d'armes, porte-épée de parement et corps
des musiciens). Le Grand Ecuyer avait la charge des
chevaux de main parfaitement dressés pour la chasse ou
la guerre, et réservés à l'usage des rois et des
princes. Sous lui étaient un premier écuyer, trois
écuyers ordinaires, trois écuyers cavalcadours, un
gouverneur des pages, deux sous-gouverneurs, un
précepteur, un aumônier, une cinquantaine de pages, un
roi d'armes et onze hérauts d'armes, deux poursuivants
d'armes, trois porte-épée, deux porte-manteau, douze
grands hautbois, huit joueurs de fifres et tambours, cinq
trompettes marines, des médecins, chirurgiens,
apothicaires, cuisiniers, sommeliers, lavandiers... |
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La Grande Ecurie à gauche, la Petite
Ecurie à droite
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n ce qui
concerne, la Petite Ecurie,
elle était dirigée par la Premier Ecuyer, dit
"Monsieur le Premier", important personnage qui
avait l'honneur de donner la main au roi lorsqu'il
montait dans son carrosse, et de côtoyer la monture
royale lorsque le roi allait à cheval. La petite écurie
comprenait un écuyer ordinaire, vingt écuyers servant
par quartier, les pages, les petits valets de pied et
tout ce qui est cocher, postillon, fourrier, sellier ou
palefrenier. Elle abritait carrosses, voitures, chevaux
d'attelage mais aussi des montures ordinaires sans
oublier les chaises roulantes ou les chaises à porteurs
qui étaient à disposition de la Cour. |
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nfin la Vénerie,
qui s'occupait des chasses royales. Dirigée par le grand
veneur de France, elle comprenait la vénerie (chasse à
cheval), la fauconnerie commandée par le grand
fauconnier de France, la louveterie dirigée par le grand
louvetier, et le vautrait, équipage spécialisé dans la
courre du sanglier, dirigé par le capitaine-général
des toiles des chasses.
Le grand veneur de France avait en charge 182 personnes
parmi lesquelles : lieutenants, sous-lieutenants,
gentilshommes, valets de limiers, valets de chiens à
cheval ou encore valets de chiens ordinaires, quantité
de piqueurs, sans oublier un chirurgien et un
apothicaire. |
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u décès de
Jean I Rousseau survenu à Paris le 13 mai 1721 alors
qu'il était âgé de 82 ans, ses biens furent partagés
le 12 septembre suivant devant Me Baudin, notaire à
Paris, et c'est son fils Henri-François Rousseau qui lui
succéda dans toutes ses fonctions y compris celle de
maître d'armes de la personne du roi et des enfants
royaux. |
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Né en
1674, Henri-François Rousseau était l'aîné des six
enfants du couple Jean Rousseau et Marie-Barbe Wernesson.
Il aura deux frères Philippe et Denis et trois soeurs
Barbe, Agnès et donc Marie-Jeanne qui épousera Nicolas
Tixerand, directeur de la manufacture des Glaces, les
futurs héritiers du château des Ambésis. |
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Signature de Henry-François
Rousseau
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enri-François
Rousseau doit sa notoriété pour avoir été le maître
d'armes de Louis XV.
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Louis XV
par Maurice Quentin de La Tour [1704-1788]
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l épousa à
Versailles en l'église Notre-Dame, le 27 novembre 1703,
une jeune femme dénommée Elisabeth de La Fontaine [1678-1736], fille de Charles de La
Fontaine, ordinaire de la musique du roi et de Jeanne de
La Haye, l'une des nourrices de Monseigneur le duc de
Bourgogne.
Elle lui donnera huit enfants : Jean II [1705-1756], Marie-Elisabeth, Philippe,
Henriette-Angélique, Charles-Henry, Jeanne-Françoise,
Jean-Baptiste Denis et Louis Nicolas. |
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u cours de
l'année 1716, Henri-François sera nommé aux fonctions
de "garde des ordres et privilèges" de
l'Académie des maîtres d'armes parisiens créée en
1567 comme l'avons dit par Charles IX. Elu pour deux ans,
ce "garde des ordres" avait pour fonctions de
conserver "le coffre, les deniers et tous les
papiers de ladite communauté". |
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ais revenons à
Marie-Jeanne Rousseau. C'est le 25 janvier 1693 à Paris
qu'elle épousera Nicolas Tixerand. Elle reçut alors
dans sa corbeille de mariage, une dot conséquente de
9.000 livres versée par son père Jean Rousseau. |
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Signature
de Nicolas Tixerand
directeur de la manufacture des Glaces
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'est très
probablement à ce couple (bien que nous ne possédions
aucune archives) que nous devons la construction a
proprement parlé du château des Ambésis. Nous pensons
en effet que son élévation, telle que nous pouvons la
voir aujourd'hui, date de 1720. D'ailleurs le couple
s'étaient rendu adjudicataires de différentes pièces
de terres autours des Ambésis, par deux décrets faits
au Châtelet de Paris les 8 mars 1719 et 13 décembre
1724.
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Château des Ambésis - vue arrière
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ette hypothèse
pourrait se confirmer par l'inscription figurant sur une
tomette d'une des chambres du premier étage de la maison
"1720- Parelle de Pons Lessare"
signant ainsi à cette date la fin d'aménagement des
travaux intérieurs du château. |
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orsque
Marie-Jeanne Rousseau décède à Paris dans le courant
du mois d'octobre 1744 âgée de 73 ans, c'est son frère
Henri-François Rousseau, qui est désigné comme son
légataire universel conformément à ses dernières
volontés exprimées par testament olographe dressé le
13 juin 1744 devant Me Demay, notaire à Paris. Son
inventaire après décès sera dressé par ce même
notaire, le lundi 9 novembre suivant en présence de ses
deux frères Henri-François et Charles Henry, prêtre,
chanoine de Mouchy-le-Châtel diocèse de Beauvais, et de
Nicolas Tixerand. |
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râce à cet
acte, nous avons une description très détaillée et
très précise de l'ornement intérieur du château des
Ambésis au milieu du XVIIIème siècle. |
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a propriété
des Ambésis ainsi que les terres environnantes,
revinrent alors à ces frères Henri-François et Denis
Rousseau. Nicolas Tixerand, l'époux de Marie-Jeanne, en
conservera cependant la jouissance en usufruit. Ce
dernier, par acte passé devant Me Delanglard, notaire à
Paris, en fit donation, moins d'une année plus tard, à
son beau-frère Henri-François Rousseau le 10 janvier
1745 en témoignage de son amitié. |
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rrêtons-nous
quelques instants sur la famille de ce dernier et faisons
connaissance avec ses huit enfants, pour lesquels, de
part ses fonctions à la cour, Henri-François Rousseau
parvient à négocier de brillantes alliances. |
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on fils aîné,
Jean II (dont nous allons parler) naquit à Versailles le
18 février 1705. Il épousera Marie-Marguerite Drappier
Desfugerais [décédée en 1774] dont la profession était "remueuse"
ou berceuse du dauphin et des Enfants de France.
La remueuse habillait ou déshabillait le bébé royal,
lui donnait son bain, bref veillait à tous les soins
matériels. Elle seule aussi pouvait toucher l'enfant, le
prendre dans ses mains, le présenter à la nourrice, le
mettre au berceau.
De leur union naquirent cinq enfants. |
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uis ce fut
l'arrivée de Marie-Elisabeth. Née le 5 août 1706 à
Versailles, elle épousera en 1727, Louis Henri de
Channe, chevalier, seigneur de Vezanne, chevalier de
l'ordre de Saint-Louis, capitaine de cavalerie. Elle
donnera deux enfants à son époux qui se prénommèrent
Marie-Henriette de Channe [1729-1783] et Georges Philippe Léon de
Channe [1730-?]. |
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a naissance fut
suivi le 2 mai 1707 par celle de Philippe. Natif lui
aussi de Versailles, comme tous les autres enfants à
venir, il épousera le 19 septembre 1734 à Cayenne, une
dénommée Olive Catherine Moreau de Chassy [décédée en 1773]. Ecuyer, chevalier de
Saint-Louis, lieutenant d'une compagnie détachée de la
Marine, major honoraire de Guyane, Philippe Rousseau
décédera dans la ville de Cayenne, le 11 janvier 1765.
Le couple aura six enfants : Henri-Philippe [1735-1778], Pauline Elisabeth [1738-1828], Claude [1740], Pierre Rousseau de
Saint-Philippe [1741-1781], François [1742-1743] et Rose Catherine Heleine [1752-1770]. |
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nfin
Henri-François Rousseau sera l'heureux père de cinq
autres enfants prénommés Henriette-Angélique [1708-v.1721], Charles Henry [1710-1770], Jeanne Françoise [1711-v.1721], Jean-Baptiste Denis [1712-1763] et le petit dernier Louis
Nicolas [1718-1756]. |
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enri-François
Rousseau, considéré comme le plus fameux professeur
d'escrime de son temps, décédera à Paris, rue de la
Sourdière le 18 mai 1756, à l'âge de 82 ans. |
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a propriété
des Ambésis resta entre les mains de la famille Rousseau
jusqu'au décès de ce dernier. En effet, ses héritiers
en la personne de ses fils Jean, Charles-Henry, Denis,
Philippe Rousseau, et du sieur Georges Philippe Léon de
Channe et dame Marie Henriette d'Anstrude, ses neveux et
nièces, la vendirent à Antoine Hervy, prêtre,
chapelain du roi en la chapelle du Chenil à Versailles,
pour la somme de vingt-trois mille livres, par acte
dressé le 29 novembre 1756 devant Me L'Héritier,
notaire à Paris. |
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'acte de vente
nous donne une description assez détaillée de la
configuration des lieux : "une
grande maison bourgeoise sise au Grand Embezis paroisse
du Mesnil-Saint-Denis, consistant en porte cochère,
grande cour, chapelle en icelle, huit travées de corps
de logis composés au rez-de-chaussée de cuisine,
office, chambres, salle à manger, vestibule, salle
d'assemblée, cabinets, caves au-dessous, premier étage
six chambres de maîtres et cabinets, deuxième étage de
chambres de domestiques et grenier, remise de carrosse,
écurie, volière à pigeons, grand jardin derrière le
dit corps de logis, vivier au bout du jardin, deux
jardins potagers au bout de la cour, le tout clos de
murs, contenant deux arpents trente perches ou environ,
logement du jardinier, basse-cour derrière, fournil,
remise, vacherie, laiterie, poulailler, toit à porc, le
tout couvert de tuiles...". |
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Château des Ambésis - cour
d'honneur
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nobli par Louis
XV en 1752, Jean II Rousseau, écuyer, chevalier de
l'ordre royal de Saint-Michel, maître en fait des armes
de Monseigneur le Dauphin, prit la succession de son
père dans ses fonctions de maître d'armes de la Maison
du Roi. |
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l exercera son
activité jusqu'en 1766 et s'éteindra à Versailles le 2
octobre 1767. |
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e son mariage
avec Marguerite Drappier Desfugerais, il eût cinq
enfants avec qui nous allons maintenant faire
connaissance.
Galanterie oblige, commençons d'abord par les quatre
filles :
- Philippine-Charlotte, née le 11 mars 1750 à
Versailles, elle épousera en 1772, Philippe Alphonse de
David de Perdreauville [1733-1790], chevalier, seigneur des fiefs
de Chevalier, Villeneuve et David, ancien capitaine au
régiment de Bourbonnais, chevalier de Saint-Louis,
gouverneur des pages de la Dauphine ; - Elisabeth-Nicole
deviendra le 7 mai 1760 l'épouse d'Etienne Denis de
Pampelune [1725-1811], écuyer, commandant les
écuries de Madame la Dauphine, marquis de Genouilly,
gouverneur de Vézelay, il fut l'ami du naturaliste
Buffon ; - Louise, née le 26 octobre 1741 à Versailles,
épousera en 1763 Jean-Baptiste Arsène Petel de Scallier
[1716-1791], chevalier, comte de Scallier,
chevalier de l'ordre de Saint-Louis, colonel d'infanterie
au régiment d'Anhalt. Elle décédera à Dijon, à
l'âge de 73 ans en 1814 ; et Victoire décédée avant
1770. |
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nfin l'unique
fils, Augustin Louis Bernard Joseph, né le 7 août 1748
à Versailles. Parmi les plus connu de cette grande
dynastie, il fut pourvut de l'office des maîtres
d'exercices militaires du Dauphin, que son père et son
grand-père exerçaient avant lui. |
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Signature de Augustin Louis Bernard
Joseph Rousseau
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ernier syndic
de la "Communauté des maîtres
des Académies du roi en la ville de Paris",
il fut arrêté le 10 août 1792, incarcéré le 18
suivant à la prison de l'Abbaye, et transféré dans une
autre prison avant les massacres du 2 septembre.
Traduit devant le Tribunal Révolutionnaire de Paris,
siégeant salle de la Liberté, il fut condamné à mort
le 25 messidor An II [13 juillet 1794] comme conspirateur. L'acte
d'accusation le qualifiait de "conspirateur
ayant été arrêté le 10 août au château des
Tuileries, vêtu d'un habit d'uniforme national avec un
bouton de ralliement" et lui
reprochait essentiellement d'avoir été "le
maître d'armes des enfants Capet".
Après le prononcé de l'arrêt de mort, un des juges
s'écria : "Pare celle-là,
Rousseau ! ". |
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ugustin
Rousseau avait épousé à Versailles le 17 décembre
1771, Julie Françoise Genet [1753-1829] et par cette alliance devenait
le beau-frère de la célèbre Madame Campan, lectrice de
Mesdames filles de Louis XV, secrétaire et confidente de
la reine Marie-Antoinette, institutrice et pédagogue,
elle dirigea l'Institution nationale de
Saint-Germain-en-Laye, puis la Maison d'Education de la
Légion d'Honneur d'Ecouen. |
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Signature de Julie Françoise Genet
épouse d'Augustin Rousseau et soeur de Madame Campan
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'est à Julie
Françoise Genet que fut confié à sa naissance le
Dauphin Louis-Joseph, premier fils de Louis XVI et de
Marie-Antoinette. |
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Jeanne
Louise Henriette Genet
Madame Campan
(1752-1822)
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Louis
Joseph Xavier François de France
fils aîné de Louis XVI et de Marie-Antoinette
(1781-1789)
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Marie-Antoinette
et ses enfants
Reine de France
(1755-1793)
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armi ses
beaux-frères et belles-soeurs, Augustin Rousseau
comptait Pierre César Auguié [1738-1815] dont l'épouse Adélaïde
Henriette Genet [1758-1779] fut aussi femme de chambre de
Marie-Antoinette (leur fille Aglaé Louise deviendra la
future Maréchale Ney, et donnera naissance à Joseph
Napoléon Ney, prince de la Moskowa) c'est elle qui prêta vingt-cinq
louis à la Reine, quand celle-ci quitta les Tuileries. Mme Auguié fut
alors recherchée et le Comité de Sûreté lança contre elle un mandat
d'amener. Elle trouva refuge au château de Coubertin à
Saint-Rémy-lès-Chevreuse, puis regagna Paris. Au moment où l'on se
présentait pour l'arrêter, elle fut prise de panique et préféra se
donner la mort en se précipitant par une fenêtre du troisième étage d'un
immeuble parisien, rue Richelieu, c'était le 26 juillet 1794,
vingt-quatre heures avant la chute de Robespierre ; Anne-Glaphire
Sophie Genet [1761-1819], femme de chambre de Madame,
fille du roi, qui épousera Antoine Pannelier d'Arsonval
; et Edmé Charles dit Edmond Genet [1763-1834] qui fut secrétaire d'Ambassade
en Russie, d'où l'Impératrice Catherine II le fit
expulser en 1792, puis ministre plénipotentiaire aux
Etats-Unis où il émigrera échappant ainsi à la
guillotine. Là, il s'y montra patriote révolutionnaire
et se heurta violemment à Georges Washington, dont il
combattit l'attitude de neutralité en organisant
notamment la course contre les navires britanniques. Il
épousera Cornelia Tappen Clinton, la fille de George Clinton
gouverneur de l'Etat de New-York et vice-président des
Etats-Unis d'Amérique. |
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Edmé
Charles dit Edmond Genet [1763-1834]
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Aglaé Louise Auguié, future
Maréchale Ney (à gauche) et Hortense de Beauharnais (à
droite)
dessin réalisé par Adèle Augié, baronne de Broc
[1784-1813] fille d'Aglaé Auguié- 1802
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ans le recueil
"Souvenir de Madame
Louise-Elisabeth Vigée Lebrun"
publié en 1835, l'artiste peintre nous parle de cette
famille dans l'une de ses lettres [Lettre XI].
Voici ce qu'elle nous rapporte :
- "J'ai connu peu de femmes
aussi belles et aussi aimables que Madame Auguié. Elle
était grande et bien faite, son visage était d'une
fraîcheur remarquable, son teint blanc et rosé, et ses
jolis yeux exprimaient sa douceur et sa bonté. Elle a
laissé deux filles, que j'ai connues dès leur enfance
à Marly. L'une a épousé le maréchal Ney ; la seconde
a été mariée à M. de Broc. Cette dernière a péri
bien jeune encore, et bien malheureusement. Comme elle
voyageait avec Madame Louis Bonaparte, son intime amie,
elle voulut dans une incursion à Ancenis, traverser sur
une planche un profond précipice, la planche manqua sous
ses pieds, et l'infortuné tomba morte dans l'abîme...Madame
Auguié, outre Madame Campan, avait une autre soeur,
nommé Madame Rousseau, fort aimable femme, que la Reine
avait attachée au service du premier dauphin, et qui m'a
souvent donné l'hospitalité, lorsque j'avais des
séances à la cour. Elle était devenue si chère au
jeune prince qu'elle soignait, que l'aimable enfant lui
disait, deux jours avant de mourir : "Je t'aime
tant, Rousseau, que je t'aimerai encore après la
mort". Le mari de Madame Rousseau était maître
d'armes des enfants de France. Aussi, comme attaché à
double titre à la famille royale, ne put-il échapper à
la mort ; il fut pris et guillotiné. On m'a dit que, son
jugement rendu, un juge avait eu l'atrocité de lui crier
: "Pare celle-ci, Rousseau !". |
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Madame
Rousseau et sa fille
par Elisabeth Louise Vigée Lebrun [1755-1842]
Musée du Louvre
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médée, le
plus jeune des fils de l'infortuné Augustin Rousseau,
naquit le 10 juillet 1790. Sous le nom d'Amédée de
Beauplan, il fit paraître un grand nombre de partitions
de musique et dont plusieurs de ses romances eurent
beaucoup de succès parmi lesquelles Bonheur
de se revoir, L'ingénue,
le Pardon ou
encore le ravissant nocturne Dormez,
mes chères amours, que toute la
France a chanté. |
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Signature de Amédée Rousseau dit
Amédée deBeauplan
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arié le 26
avril 1837 avec Anne-Marguerite Hulin, il mourut à Paris
le 24 décembre 1853. Il avait pris le nom de Beauplan
d'une terre que sa mère possédait près de Chevreuse. |
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insi s'achève
le récit de cette famille, il est vrai quelque peu
oubliée aujourd'hui, mais dont le nom et le souvenir
restera attaché à l'histoire du château des Ambésis,
à notre village et à l'histoire de France. |
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© Olivier FAUVEAU -
2008 |
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